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23 avril 2009

La voie du parapluie

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 3 h 14 min

Mardi soir, je devais aller aux bains publics, auquel cas vous auriez eu droit à un billet consacré. J’ai en fait découvert que les bains sont fermés le 3ème mardi du mois… Ce n’est pas une blague, ou plutôt si, mais pas de mon fait. Et en plus, il pleuvait à seaux (je vous préviens, je ban directement tout commentateur qui dira « donc c’est bon, tu as eu ta douche »). Du coup, voilà un billet sur la pluie au Japon. Ca vous fera les pieds à vous aussi.
Généralement, le dernier mot d’un touriste parisien qui débarque au milieu d’une pluie japonaise avec son K-Way à capuche est « gloub ». La première fois que je suis arrivé à Nara (où j’ai vécu un an) c’était au milieu d’une pluie, j’ai donc immédiatement compris à quoi servaient les tranchées de 1m50 de profondeur et de 1m de large qui bordent la route de part et d’autre, à la campagne. Il n’y a pas de mousson à proprement parler au Japon, comme dans le reste de l’Asie. Par contre, il y a deux averses annuelles, une qui dure du 15 juin au 15 ou 30 juillet, l’autre qui dure le mois de septembre. En réalité, l’humidité de l’air reste constante de la mi-juin à la fin septembre, mais par une astucieuse plaisanterie thermodynamique, la température en août est suffisante pour que l’humidité reste dans l’air au lieu de se condenser, la pression de vapeur saturante est directement liée à la température, tous les ingénieurs vous le diront. Cela nous éloigne du sujet principal, si ce n’est que du coup, vous comprendrez qu’après avoir vécu quelques mois d’août, les japonais regardent la pluie comme un moindre mal.
On a en fait trois différents types de pluie au Japon. Le premier est le typhon, que l’on affrontera de préférence en s’organisant une soirée télé. Le deuxième est la pluie franche et drue. Elle n’est pas accompagnée de vent, qui est réservé au typhon, mais il tombe plusieurs mois de précipitations parisiennes en quelques heures. Le troisième est le pipi de chat, que j’ai découvert il y a peu et qui permet juste au japonais d’organiser des joutes de parapluie, mais voyons cela de plus près.
Les écossais pensent que la pluie s’affronte avec une veste en Gore-Tex, je le sais, j’en ai vu un le faire il y a quelques heures de ça. Les japonais lui préfèrent le parapluie (et les chaussures en Gore-Tex), qui est plus proche de l’esprit du samurai et qui s’accommode bien de la pluie sans vent. Dès la première goutte, qui ne reste pas souvent seule longtemps, les japonais commencent un rite millénaire, celui de la joute de parapluie. Cette tradition dont l’origine est évidemment le champ de bataille, comme toutes les grandes inventions japonaises (sabres, judo, gothic lolita) consiste simplement à ouvrir ou fermer son parapluie, à l’entrée ou à la sortie d’une zone abritée, de manière à le planter dans l’œil ou dans n’importe quelle partie sensible de ses voisins. Si le voisin ne possède pas de parapluie, il est normal et même recommandé de continuer à l’attaquer, même sous la pluie à l’aide des baleines. Dans ce but, l’urbanisme japonais est structuré de manière à avoir un maximum d’interfaces couvert/non-couvert. Il n’est évidemment pas bien vu de garder son parapluie ouvert dans les zones couvertes, même très petites, car c’est de l’anti-jeu et aussi parce que ça porte malheur, ça fait pleuvoir.
Par très beau temps, les femmes sont autorisées à organiser des joutes d’ombrelles, pour lesquelles les hommes sont particulièrement désavantagés, puisqu’ils n’ont d’autre choix que la fuite.

20 avril 2009

Judoboy

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 13 h 27 min

En ce moment, tous les soirs, je roule soigneusement mon kimono et je noue ma ceinture noire autour. Ensuite, je jette ce baluchon sur mon épaule et je pars m’entraîner.
J’ai parcouru des pays, j’ai rencontré des gens, j’ai deux diplômes Bac +5, je parle couramment l’anglais et discute en japonais, j’ai participé à un jeu vidéo amateur, affronté des champions de judo et pris un bon paquet de photos, mais je sais que si je rencontrais l’enfant que j’étais à 7 ans, une chose lui mettrais des étoiles dans les yeux et le convaincrait qu’il va réussir sa vie, c’est de voir avec quelle désinvolture j’ai ce geste qui lui semblait alors le plus classe du monde.

19 avril 2009

Human bullet

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 14 h 53 min

Tous les français bien renseignés se posent la même question. Comment se fait-il que tous les japonais soient des ninjas capables de s’accrocher aux murs ou au plafond et de faire des bonds de plusieurs mètres ? La réponse est simple : à cause des vélos !
En japonais, vélo se dit 自転車 avec le 自 de « suicide », le 転 de « foncer à tout allure sur la route » et le 車 de « véhicule lourd et contondant ». Si les statistiques des suicides au Japon ne sont pas révélées, ce n’est pas pour cacher quelque chose, mais parce que les experts se disputent pour savoir si le fait de monter sur un vélo doit être considéré comme une tentative de suicide ou comme un accident bête. Le vélo japonais est un vélo hollandais lesté avec du plomb. Est considéré comme piste cyclable au Japon tout terrain sur lequel le vélo peut tenir en équilibre. Cela inclue les routes, les trottoirs, les plate-bandes et les piétons les plus faibles. Les béotiens me rétorqueront qu’en Chine, les vélos sont bien plus dangereux qu’au Japon. Laissez moi rire ! Si les chinois partagent avec les japonais le mépris du frein, qui est une option systématiquement ignorée et moquée, le chinois ne pousse pas la logique jusqu’au bout, puisqu’il fait du bruit ! Le cycliste japonais fond sur sa proie dans le silence le plus parfait, là où le chinois ne peut s’empêcher de donner des coups de sonnette qui finissent trop souvent par alerter la victime.
Que faire si un vélo japonais vous prend pour cible ? Une technique qui demande énormément de sang froid mais qui peut marcher est d’imiter l’arbre. Les vélos visant en priorité les piétons, il y a des chances pour que le vélo se désintéresse de vous si l’imitation est correcte. Si vous êtes un grand gaijin, vous pouvez tenter de l’impressionner en écartant les pans de votre veste afin de vous élargir et en poussant un cri en direction du vélo. Là encore, il s’agit d’être sûr de soi. Enfin, la dernière technique est de sauter au plafond et d’y rester accroché, puisque comme je l’ai dit dans le paragraphe précédent, les vélos n’ont pas le droit de rouler au plafond et sont très respectueux du code.
Dans tous les cas, une vigilance de tous les instants est nécessaire, comme le rappellent les boy-scouts distribuant des tracts devant le poste de police près du Kodokan.

18 avril 2009

Mon logement et autres anecdotes

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 6 h 02 min

On m’a signalé qu’il pourrait être une bonne idée de mettre quelques photos de là où je loge. Comme la remarque me parait juste, je le fais. (more…)

17 avril 2009

Petite leçon de photo : la balance des blancs

Filed under: Réflexions photographiques — Frédéric @ 11 h 35 min

Comme il s’agit d’un blog de photo, avant d’être un blog de touriste au Japon, aujourd’hui, petit cour de photo numérique. Ou du moins je vais essayer.
L’appareil photo numérique capte l’image grâce à un capteur de lumière composé de photosites. Chaque site ne lit en réalité qu’une seule couleur et un algorithme recompose ensuite l’image en extrapolant. Lorsque le capteur reçoit une couleur, cela peut avoir deux significations : soit le sujet est de cette couleur, soit la lumière qui éclaire le sujet lui fait prendre cette couleur. On pourrait penser que cela n’a pas d’importance, puisqu’après tout, dans les deux cas, la couleur est présente dans la scène. En réalité, ce n’est pas le cas. En effet, si l’œil reçoit la même chose dans les deux cas, le cerveau ne l’entend pas de la sorte. Si la lumière est colorée, le cerveau va faire un travail de correction, afin de tenter de détecter les couleurs « réelles ». Il n’y arrivera pas parfaitement, car il ne peut pas faire la différence entre un objet de la même couleur que la lumière et un objet blanc. C’est la raison pour laquelle certains achats vestimentaires, une fois sortis du magasins s’avèrent décevants… Cette tentative de correction est partiellement consciente, c’est pourquoi on arrive face à un dilemme photographique.
Lorsque l’on prend en photo avec un appareil argentique une scène éclairée par un lumière colorée, le film (dans la mesure où il s’agit d’un film prévu pour la lumière naturelle, mais je vous mets au défi de trouver autre chose de nos jours) va conserver la totalité de la couleur de la lumière. La réaction de la majorité des gens, en voyant une telle photo sera de la trouver ratée car avec une couleur bizarre. Ils n’ont pas conscience du travail qu’a fait leur cerveau et la couleur leur semble donc non naturelle. Une méthode pour corriger ce problème est d’utiliser un flash. Le flash envoi une lumière « blanche » et corrige donc la couleur de la lumière. Cependant, comme dit plus tôt, le cerveau n’a pas corrigé correctement les couleurs, confondant le blanc et la couleur de la lumière. C’est pourquoi les photos de soirée au flash sont si moches. Le cerveau de l’observateur a confondu toutes les couleurs orangées à cause de la lumière artificielle et l’image flashée lui révèle la rougeur des visages et d’autres éléments qu’il ne pouvait pas voir (un autre problème est que la lumière du flash n’est pas forcément blanche). Le numérique a été présenté comme corrigeant ce problème, car il permet de faire la « balance des blancs ». Il s’agit d’indiquer à l’appareil de quelle couleur est la lumière, pour qu’il puisse soustraire cette couleur à la scène. De cette manière, l’image contient les mêmes erreurs que ce que le cerveau a faites, donc tout devrait être bon !
Évidemment, non, sinon je ne serais pas en train d’expliquer tout cela. En effet, la balance des blancs pose plusieurs problèmes. Le premier est la manière dont elle est faite. En général, les utilisateurs de numérique la laissent à « Auto » et c’est un algorithme qui tente de la faire. Cet algorithme est très puissant et étonnamment efficace, il n’en reste pas moins limité par le fait qu’il a une quantité d’informations limitées et qu’il peut donc se tromper (en particulier s’il y a une vraie tendance colorée sur la photo qui n’est pas liée à la lumière). Il est également possible d’utiliser un pré-réglage (lumière artificielle, nuageux, etc.) qui utilisera une valeur moyenne, voire de photographier un élément blanc avec la lumière environnante, ce qui donne le meilleur résultat. Cependant, une fois que cette lumière environnante a été parfaitement supprimée par l’appareil, il reste un point notable, c’est que la correction faite par le cerveau était partiellement consciente. Et que la correction totale de la lumière a enlevé cette couleur qui était malgré tout perçue, d’où un manque.
A ma connaissance, il n’y a aucun moyen de définir précisément la couleur de lumière qui ressemblera le plus à ce que le cerveau a perçu de la scène et la solution que j’ai choisie dans mon travail photographique est de tenter de restituer une dominante que je pense être celle que j’ai perçue au moment où je photographiais (ceux qui ont vu mes photos d’il y a quelques années se souviennent qu’alors, je laissais entièrement la dominante colorée, mais je suis devenu moins radical avec l’age).
A bientôt pour la suite, avec « le format RAW ».

15 avril 2009

Qu’est-ce qu’on boit au Japon ?/!

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 3 h 26 min

En arrivant au Japon, on est frappé par le nombre incroyable de distributeurs de boisson. Il est possible d’acheter à boire absolument partout et il n’arrive jamais en ville de ne pas avoir un distributeur à portée de vue dans la rue. La campagne n’étant pas bien loin derrière. Il suffit de s’éloigner de la climatisation quelques minutes en plein été pour saisir à quel point ce choix culturel est une bonne idée ici. En attendant, pour quelqu’un comme moi, qui ne peut supporter de passer devant un aliment bizarre sans le goutter, cela pousse à la consommation…
Après avoir expliqué à Fafah qu’il restait très peu de boissons que je n’ai essayées dans les distributeurs, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de photographier pendant quelque jours toutes les boissons que j’achèterais dans les distributeurs ou dans les combinis. Je dois dire que j’ai été étonné moi-même par la quantité que cela représente. (more…)

14 avril 2009

Tout n’est pas perdu

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 5 h 06 min

S’il n’y a plus à prouver la qualité et la richesse de la cuisine japonaise et le sens du goût japonais, il y a bien un domaine dans lequel ils n’ont vraiment rien compris, c’est celui de la boulangerie-pâtisserie. En effet, ils n’ont pas réussi à y intégrer le croustillant. Toutes les pâtisseries japonaises sont désespérément molles. Cela peut sembler incroyable pour les inventeurs de l’oden, de ne pas comprendre l’importance des textures, mais il faut dire que la pâtisserie reste un art culinaire mineur, dans un pays où le goût sucré a longtemps été réservé aux femmes et lié à la gourmandise. Cela se voit encore aujourd’hui, à travers le fait que le repas traditionnel ne contient pas de plats sucrés, qui restent réservés aux fêtes traditionnelles (le zenzai, soupe de haricots rouges sucrés avec des boules de patte de riz pour le nouvel an, le sake sucré…) et aux crises de gourmandise, avec le « parfait », accumulation improbable de glaces, chantilly, corn-flakes et autres produits sucrés dans une coupe énorme, ou avec les gâteaux, qui sont souvent des compétitions pour intégrer le maximum de fraises et de chantilly dans une génoise.
La pâtisserie, disais-je donc dans cette explication décousue, constituée principalement de mou, pourrait n’avoir aucun avenir au Japon, s’il n’y avait les Chococro. Ce nom désigne à la fois une chaîne de cafés détenue par St-Marc Café et la seule pâtisserie de qualité que j’aie pu goutter au Japon. Il s’agit d’un croissant croustillant garni d’une copieuse barre de chocolat et servi suffisamment chaud pour qu’on s’en mette partout avec délectation mais en se brûlant un peu, parfois. En plus, ils ont le bon goût d’être bon marché pour le Japon. Ces cafés sont par ailleurs équipés du wifi.
Les matinées comme aujourd’hui où je réussi à avoir la seule table du Chococro qui soit près d’une prise électrique, assez large pour poser un ordinateur et à l’étage non fumeur, je me prends à rêver d’un Japon où toutes les pâtisseries seraient croustillante et dépourvues de chantilly.

13 avril 2009

Deuxième dojo

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 15 h 17 min

Je n’en ai pas parlé avant de voir comment ça se passait sur place, mais j’ai fait ce matin mon deuxième dojo. J’avais obtenu par un groupe de français, l’adresse d’une personne (patron d’hôtel), qui connaissait bien les dojos à Tokyo et qui les avait fait rentrer dans plusieurs cours. Je suis donc allé voir cet homme, qui s’est révélé charmant et m’a donné rendez-vous lundi matin (ce matin, pour ceux qui ne comprennent rien à mes histoires de décalage horaire). Pour la petite histoire, j’ai retrouvé à ce rendez-vous tout le groupe de français sus-cité, qui finissait son séjour par un dernier entraînement. Le dojo en question est le dojo de la police de Tokyo, qui est très réputé, à la fois pour sa beauté et pour la puissance de ses judokas (champions en tout genre, dont un champion olympique pour cet entraînement). Du coup, après avoir brillamment démontré hier que policier était un métier sérieux au Japon, je suis allé vérifier que les policiers savaient faire du judo.
Je n’ai eu aucun problème pour avoir le droit de photographier et le lieu était vraiment magnifique. Le cours ne durait qu’une heure, mais j’ai pu ramener un nombre raisonnable de photos, donc ce premier pas hors du Kodokan est vraiment très positif. Je vais essayer d’y retourner une seconde fois seul, pour offrir quelques tirages et pour participer à l’entraînement cette fois (enfin plus chuter que participer, pour être précis).

Pour la petite histoire, les judokas de la police ont sur leur kimono la mascotte de la police, appelée Pipo. Elle a de grandes oreilles pour tout entendre et de grands yeux pour tout voir. Étonnamment, sur l’épaule de certains, ce n’est pas le mot ridicule qui vient à l’esprit.

12 avril 2009

Un, deux, un deux, testo desu.

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 3 h 24 min

Tiens, il faudra que je pense à enlever ma montre, ça me fait des marques sur le bronzage…
Donc aujourd’hui, nous allons étudier un attribut éminemment important du japonais : son micro. Le japonais est inséparable du micro. On a bien essayé de les en priver, manque de bol, c’est eux qui les fabriquent.
Naturellement, la preuve mondialement connue de cette symbiose entre le japonais et son micro est le fameux karaoke, de « kara » = karate et « oke » = diminutif poussif d’orchestra, donc « kara-oke » = péter la gueule à la musique. Mais cela n’est finalement qu’une manifestation anecdotique du fétichisme nippon pour cet appendice métallisé. D’autant plus que la mode du karaoke a largement atteint les milieux gaijins.
Contrairement au gaijin, le japonais ne considère pas du tout le micro comme un jeu. C’est un objet phallique sérieux. D’ailleurs, tout métier sérieux au Japon implique immanquablement l’usage d’un micro. Et par réciprocité abusive, tout usage d’un micro implique un métier sérieux, sauf si c’est un gaijin bourré qui l’utilise. On vend des micro jouets pour les enfants, afin qu’ils se préparent dès leur plus jeune age aux hautes responsabilités. Les touristes ayant eu le bonheur de prendre les transports en commun japonais, quels qu’ils soient se rappellent probablement les heures de monologue inlassable que le chauffeur du bus/train/métro entretient pour ses passagers. Les nippophones auront également remarqué leur totale inutilité la majeure partie du temps. Lorsque l’on vient d’un pays où tout agent de la SNCF qui ferait la moindre annonce alors qu’un train bondé est arrêté depuis plus d’une heure en pleine voie, tous feux éteints, est immédiatement abattu (enfin on suppose, en réalité aucun n’a jamais essayé), le choc est rude. Le chauffeur japonais de quelque véhicule que ce soit se fait un devoir de vous annoncer immédiatement toute information dont il pourrait disposer par le truchement de son micro. En particulier, le chauffeur du bus de nuit Kyoto / Tokyo ne manque jamais d’annoncer, à environ 3h du matin, que s’il faisait jour, vous verriez le Mont Fuji à votre gauche, là-bas, dans la masse noire. Les chauffeurs de tout poil ne sont bien entendu pas les seules personnes à exercer un métier sérieux au Japon. Parmi les nombreux exemples, les vendeurs des magasins d’électronique mettent un point d’honneur a vous annoncer dans la rue, micro en bouche, à quel point vous êtes le BIENVENU dans leur magasin qu’il est plus beau et moins cher qu’en face.
On notera et je l’avais raté jusqu’ici, n’ayant pas encore eu la chance de dormir dans une chambre située a proximité d’un boulevard très contrôlé, que les voitures de police sont également munies d’un micro, qui permet au policier, en plus d’actionner son pin-pon, de demander à la voiture noire devant là, oui vous qui venez de griller le feu, de bien vouloir se ranger poliment pour récupérer sa prune. Je vous confirme que les japonais commettent des infraction au code de la route régulièrement, même après minuit.

10 avril 2009

Histoires de fantômes japonais

Filed under: Et il est où exactement ce Japon ? — Frédéric @ 3 h 33 min

Apparemment, les chroniques culinaires plaisent et je suis en pleine expérimentation pour la prochaine, mais comme il n’y a pas que la nourriture, dans la culture, parlons donc d’un autre point intéressant : les esprits et les fantômes. On les trouve très souvent dans la culture japonaise et l’Europe commence à s’intéresser sérieusement à tous les yôkais qui peuplent le bestiaire japonais(exposition à la maison de la culture du Japon, prix pour NonNonBâ de Shigeru Mizuki à Angoulême). Parmi eux, on trouve le yûrei, qui ressemble à notre fantôme occidental, à savoir l’esprit d’un mort resté sur Terre et dont on se demande bien pourquoi il effraie, puisqu’en fait, il ne sert à rien d’autre qu’à la décoration. Evidemment, les japonais ne croient plus du tout à ce genre de gamineries hahaha !
Sans la moindre transition, pendant les premiers jours où j’étais au Kodokan, on croisait régulièrement, un peu partout dans le bâtiment, un homme assis dans un coin, recroquevillé sur une petite radio portable. J’en ai parlé avec un autre locataire du Kodokan, qui m’a confirmé avoir lui aussi croisé ce vieil homme. Pour ma part, je suis sûr qu’il s’agissait d’un jeune homme. Sauf la fois où j’ai clairement vu un enfant. Un soir, je suis rentré au Kodokan et j’ai trouvé un moine shinto en plein milieu du dortoir. Depuis, on n’a plus jamais recroisé l’homme à la radio portable.

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